La gestion de l'enherbement
Le paillage de toile tissee
J’utilise des toiles tissées de 80cm de large par 25m de long. C’est la dimension de toutes mes planches, ce qui me permet d’utiliser n’importe quelle toile sur n’importe quelle planche. L’idée est de pailler toutes les cultures qui peuvent l’être, donc toutes celles qui sont transplantées, pour réduire le travail de désherbage au minimum.
Au delà de sa durée de vie d'une quinzaine d'années, l'intérêt de la toile tissée est qu'elle s'installe et se range très rapidement.
Je troue les toiles tissées selon différents espacements, adaptés aux différentes cultures : de 3 à 6 rangs sur la largeur de 80cm, espacés de 10 à 30cm sur le rang.
J’utilise le thermoperfo, un perforateur thermique pour « souder à chaud » le plastique, ce qui évite aux toiles de s’effilocher.
Il me suffit pendant la saison de choisir une toile tissée trouée selon les espacements adaptés à ma culture, de l’agrafer sur ma planche de culture et de transplanter dans les trous de la bâche.
Par la suite j’enlève ponctuellement quelques adventices qui peuvent pousser dans les trous destinés aux cultures pour maintenir la planche propre pendant toute la durée de la culture.
Le paillage vegetal
Je souhaite expérimenter pour ma saison 2018 le paillage végétal avec de la paille, du foin, ou mieux de la deuxième coupe de luzerne qui ne contient presque pas de graines d'adventices. Je reste prudent car ce type de paillage demande beaucoup plus de travail à la mise en place que les toiles tissées. En revanche il présente l'énorme avantage d'apporter de la matière végétale fraîche qui peut considérablement stimuler la vie du sol. C'est donc une pratique que je souhaite introduire progressivement dans mes nouveaux jardins.
Les semis directs profitent aussi du paillage
Pour les semis en pleine terre, il y a toujours quelques adventices qui poussent dans les cultures. Elles sont cependant limitées pour deux raisons.
La première est que je ne travaille pas le sol, je ne fais donc pas remonter de grands stocks de graines vers la surface.
La seconde est que même pour les verdures-racines, j’essaie d’alterner les cultures semées et les cultures transplantées. Ainsi la plupart du temps je sème en pleine terre sur une planche qui vient de bénéficier de 6 à 12 semaines d’occultation, grâce à une culture précédente qui avait été transplantée et donc paillée.
La densite des cultures
C'est pour moi un autre facteur clé dans ma gestion de l'enherbement. J'essaie de trouver un optimum de densité qui permette aux plantes de bien se développer, tout en assurant rapidement un couvert végétal qui empêche rapidement les adventices de pousser. Je sème par exemple les carottes et les navets sur 6 rangs sur 80cm de large, et le mesclun et les radis sur 12 rangs. Avec ces espacements, le calibre est au rendez-vous et les adventices sont assez vite maîtrisées.
Le sarcloir a main
Pour limiter les adventices qui poussent malgré cela (et il y en a toujours dans mes jardins!) je passe un petit sarcloir à main entre les rangs, et quand c’est nécessaire je désherbe quelques grosses adventices à la main. Je ne passe le sarcloir que dans les cultures semées sur 6 rangs, c'est-à-dire les carottes et les navets.
Le pyro-desherbage
A l’aide d’un pyro-désherbeur amateur, le même que j’utilise avec la cloche pour perforer à chaud les toiles tissées, j’expérimente le pyro-désherbage depuis quelques mois avec des résultats intéressants. Je souhaite développer davantage cette technique dans l’objectif de pratiquer un faux semis 2 à 3 semaines avant un semis de mesclun ou de carottes, et de faire un pyro-désherbage avant le semis de mesclun ou une semaine après le semis de carottes. Cela demande une organisation et du temps de « non-production » entre deux cultures pour réaliser le faux-semis, qui pourrait valoir la peine si cela réduit significativement le désherbage par la suite.
Le Temps de desherbage
Grâce à ces différentes pratiques que j'améliore au fur et à mesure, le désherbage n'est plus une tâche qui me prend beaucoup de temps aux jardins. J’estime le temps de désherbage d’une planche de carottes à 1h maximum sur toute la durée de la culture, pour une production de 150 bottes de carottes par planche. Mon objectif est de descendre à 30 min de désherbage.
L'Entretien des allees et passe-pieds
Je laisse les passe-pieds enherbés, en prairie naturelle telle que je l’ai trouvée avant de cultiver la parcelle.
Le fait d’avoir des planches permanentes bardées de 15 cm de bois me permet de facilement passer la tondeuse dans les passe-pieds qui mesurent 60cm de large.
J’utilise aussi une débroussailleuse électrique à batterie très ergonomique qui permet de travailler avec précision et efficacité, dans le silence, sans vibrations et sans essence. Il faut veiller à couper l’herbe avant qu’elle ne soit trop haute, mais il est très agréable de travailler dans ces passe-pieds enherbés, c’est très esthétique, cela favorise la vie du sol et évite l’érosion et la formation de flaques lorsqu’il pleut très fort. Cela représente un peu de travail surtout au printemps et en été quand l’herbe pousse très vite, mais je ne suis pas sûr que cela prenne plus de temps que de maintenir les passe-pieds sans herbe, et avec du matériel de qualité c’est un travail tout à fait ergonomique.