L'amendement

L'amendement est pour moi l'étape n°1 dans le soin des cultures.

Si les plantes sont correctement nourries, elles doivent pousser en abondance et en pleine santé.

Mais si la théorie est évidente, la pratique n'a pas toujours été si simple pour moi aux jardins. Voici donc quelques retours d'expériences.

 

Les amendements organiques du commerce (utilisables en AB)

Les deux premières années, par facilité, j’ai utilisé un amendement organique en granulés de chez Frayssinet, titré NPK 6-3-13. Je l’enfouis dans les premiers centimètres du mulch à l’aide du microculteur car j’ai remarqué que l’amendement ne marche pas bien si je le laisse en surface.

J’ai noté une réaction vive des cultures à cet amendement, avec une augmentation de la croissance et de la vigueur des cultures sur les premières semaines.

Cependant, outre le fait qu’il est très cher, il semble être vite consommé ou lessivé car les cultures relativement longues comme les tomates ou les aubergines présentaient au jardin des signes de faiblesses en deuxième partie de saison (feuillage clair, baisse de vigueur et de production).

J'ai arrêté d'utiliser ces amendements organiques dans mes jardins depuis que j'utilise le fumier composté de la ferme.

Il existe dans le commerce des amendements organiques à diffusion plus lentes, et de bons dosages de ces différents amendements organiques permettent un apport régulier tout au long des cultures. J'ai vu beaucoup de maraichers expérimentés amender de cette manière et obtenir d'excellents résultats sur leurs cultures.

 

Le fumier composte

A l’automne de ma deuxième année de production, j’ai pu composter le fumier de nos chèvres et de nos chevaux et amender l’ensemble de mes planches permanentes avec ce fumier composté,  à une dose de 20T/ha. J'ai déterminer cette dose en fonction des besoins des différentes cultures et des limites  ne pas dépasser. J'ai constaté la 3ème année une meilleure vigueur, une meilleure productivité et une meilleure endurance des cultures.

Le problème est que je ne pouvais pas faire venir le retourneur d'andain sur mon ancienne ferme, car elle était trop en pente. Le fumier n'était pas composté de manière tout à fait homogène, et j'ai eu quelques problèmes d'adventices sur mes semis directs : carotte, mesclun, radis et navet.

Pour la saison prochaine, sur mes nouveaux jardins, je fais appel à un retourneur d'andain pour mieux composter mon fumier. Je le ferai retourner deux fois à 10 jours d'intervalle, pour un compostage d'une durée de trois semaines environ. Si je le fais composter moins de temps, je risque d'avoir de sérieux problèmes d'adventices. Et si je le fais composter plus longtemps, il perdra de son potentiel et stimulera moins bien la vie du sol, essentielle pour rendre les amendements assimilables.

 

Formation maraîchage petite surface
Automne 2015, les étudiants BPREA du CFPPA de St-Hismier m'aident à répandre le fumier composté sur les planches

Incorporation au sol

Une fois que j'ai épandu le fumier composté sur mes planches, je passe le microculteur pour l'incorporer à mon mulch de compost végétal. Si le fumier est bien composté, il se mélange bien au mulch, et il est ensuite facile de semer ou transplanter sur la planche. En revanche, s'il est aggloméré en mottes ou s'il y en a trop par endroit sur la planche, je préfère en enlever, car les cultures auront du mal à lever ou à reprendre s'il reste trop de fumier en surface.

 

Les Engrais Verts

Je n’ai pas pratiqué les engrais verts jusqu'ici, car j'ai préféré laisser cette complexité de côté pendant mes premières années de production. J'ai fait le choix de me concentrer dans un premier temps sur mon objectif de produire de beaux et bons légumes, en quantité suffisante pour me générer un revenu correct.

C’est en revanche une pratique qui m’intéresse beaucoup pour les années à venir, que j’espère pouvoir maîtriser et intégrer pleinement dans mon plan d’amendement. Au delà des nutriments et de la structuration du sol qu’ils peuvent apporter, j'ai conscience qu'ils représentent un apport de matière fraîche indispensable à la vie du sol.

Gilles Domenech va m'accompagner sur ce sujet sur les prochaines années, pour m'aider à choisir les bons engrais verts en fonction de mes besoins et contraintes aux jardins, et pour gérer correctement leur destruction au printemps.

 

La comprehension de la vie du sol pour améliorer mes pratiques

De manière générale, la pratique du mulch de compost et l’amendement sont des pratiques agronomiques complexes que je ne prétends pas maîtriser entièrement aujourd’hui. J'ai sollicité l'accompagnement de Gilles Domenech sur les prochaines années de production pour apprendre à mieux connaître le fonctionnement de mon sol, et pour pouvoir comprendre et mesurer l'impact de mes pratiques agronomiques.